Dominique Crépin à Gramat 30 janvier 2009
LE BONHEUR
Qu'est ce qui se cache derrière ce mot ? L'étymologie nous indique deux pistes : bon (bonum augurium) heur (eudemonia). Une satisfaction passagère ne semble pas faire le bonheur :
1ER SENS BONHEUR : UN IDEAL INACCESSIBLE le
bonheur au sens fort apparaît comme un
idéal
trans-temporeL _____________________________________________________
1 L'état trans-teniporel du bonheur évoque un idéal utopique.
a) L'imaginaire du
bonheur dans les représentations des paradis célestes ou
terrestres
:
b) Le bonheur idéal se
distingue du plaisir et de la joie terrestre.
2 Pour SCHOPENHAUER (1788/1860) l'homme est une conscience
malheureuse parce
qu'en
profondeur, cette conscience se révèle comme « souffrance ».
3 Pour d'autres philosophes pessimistes, le bonheur est
inaccessible en raison d'une
conscience
toujours déchirée. SARTRE et CAMUS et d'autres philosophes de l'absurde et
de
l'irrationnel, mettent l'accent sur le tragique qui nourrit le cœur de l'homme.
Transition : La quête du bonheur auquel tous les hommes aspirent est-elle vraiment un combat perdu d'avance ?
2EME SENS : LE BONHEUR COMME SAGESSE. |
A Conception métaphysique : « deviens ce que tu es »
Pour les eudémonistes : le bonheur consiste à assumer pleinement notre vocation spirituelle,
et trouver l'harmonie dans nos rapports entre corps et esprit. PLATON ARISTOTE
De même, pour les Stoïciens, la sagesse réside dans l'accord de l'homme et des choses grâce
à la raison :
B Conception
sensible : chez les philosophes empiristes, on trouve l'importance de l'idée
d'un
bonheur sensible, comme suite de plaisirs
C La morale aux dépends du bonheur : SAINT JUST, VOLTAIRE, KANT.
3 EME SENS : le bonheur est la marque d'une
activité réussie. Les recettes d'un bonheur ordinaire
conçu
comme bien-être.____________________________________________________
1) Un bonheur dynamique
est inséparable de l'action et de l'effort.
2) le bonheur
dionysiaque : Selon NIETZSCHE, le bonheur est de nature dionysiaque, vivre
intensément comme Carmen (BIZET).
3) Les recettes du
bonheur :
- Bien être objectif : Une bonne santé, le confort
matériel, la liberté d'expression ...
- Bien être subjectif : Les personnes considérées par
leurs proches comme heureuses sont
également
celles qu'ils perçoivent comme altruistes.
CONCLUSION : - Ne pas le rechercher pour lui-même, nous risquerions de le manquer.
- Le plaisir est le bonheur des fous. Le bonheur est le plaisir des sages. [Jules Barbey d'Aurevilly)
***********************************************************************************
Du Bellay « heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....» (D.CREPIN)
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Le bonheur
Introduction
Tous les hommes, observait déjà PASCAL, cherchent à être heureux, quelques différents moyens qu'ils y emploient », toutefois les esprits divergent quand il s'agit de s'entendre sur le contenu de cette notion : qu'est ce qui se cache derrière ce mot ?
l'étymologie nous indique 2 pistes :
bon (bonum augurium : chance, présage favorable)
heur (eudemonia : action d'un dieu bienfaisant, satisfaction obtenue dans des circonstances
aléatoires grâce à l'intervention d'une puissance surnaturelle)
« bon » : rapport éventuel avec le bien, la morale ou tout simplement bon comme un bonbon qui nous procure un certain plaisir
« heur évoque quelque chose que l'on ne maîtrise apparemment pas : un événement accidentel qui ne dépend pas uniquement de ma conduite et qui se produit par chance, de façon fortuite et rare de même happiness/happen : c'est un événement arrivé par « bonne chance » : une situation dont je ne suis pas le vrai décideur
toutefois , le bonheur, dans son aspect le plus éminent et le plus pur, suppose, certes, la conscience
du bien dont on jouit,
mais il suppose surtout un état durable et complet de satisfaction ( la totalité des satisfactions
possibles selon KANT) : en contradiction avec l'aspect aléatoire et passager évoqué par l'usage
ordinaire
une satisfaction passagère ne semble pas faire le bonheur:
En effet, il v a bien sûr ce que tout le monde connaît. Des instants délicieux - le plaisir partagé dans les bras de l'être aimé, une séance de repos sur une plage, une soirée de fête en famille, etc. Il y a ces périodes d'euphorie : après avoir réussi un concours ou un examen, après une naissance... Tout cela représente des phases courtes de jouissance, de félicité. Mais ce n 'est peut-être pas cela le parfait bonheur
D'où la formule de VOLTAIRE: «Le bonheur n'existe pas, il n'existe que des instants de bonheur »,
le bonheur parfait est-elle une notion trop ambitieuse et inaccessible? La recherche de ce type de bonheur est-il un combat perdu d'avance ?
Ne faut-il pas plus modestement se contenter d'un petit bonheur ou tout simplement parler de bien-être dont les conditions de réalisation nous paraissent plus accessibles et moins aléatoires?
Je propose d'évoquer quelques rappels philosophiques sur cette problématique
PLAN PROPOSE
A le bonheur au sens fort apparaît comme un idéal inaccessible à l'homme : un idéal transtemporel irréalisable sur terre, un combat perdu d'avance . Toutefois, toute une tradition philosophique antique et moderne affirme le contraire comme quoi le bonheur est possible et qu'il se confond avec la sagesse.
-Théories métaphysiques reudémonismes, -Théories sensibles : épicurisme, hédonisme
4P»
-Bonheur et moralité : pour la plupart des philosophes bonheur et morale vont de pair
-autres conceptions : une puissance dynamique de notre être, une réconciliation entre l'homme et la vie
C Les recettes d'un bonheur ordinaire conçu comme bien-être :
1ER SENS BONHEUR : UN IDEAL INACCESSIBLE, UN COMBAT PERDU D'AVANCE
1 Fêtât transtemporel du bonheur
est présent dans les imaginaires du bonheur niais il
demeure
alors un idéal UTOPIQUE:_________________________________________
le bonheur parfait se présente comme un idéal.. .un idéal apparemment inaccessible :
qui n'existe qu'en littérature ou que dans la religion dans un contexte eschatologiquef béatitude)
a) l'imaginaire du bonheur:
——_—/ 'imaginaire du bonheur peut se lire dans les représentations que les sociétés se font des
paradis célestes ou terrestres :
la recherche du paradis terrestre imaginé par les écrivains antiques était niché quelque part en
Arcadie, au cœur des montagnes du Péloponnèse ; WATTEAU embarquement pour Cythère.... De
l'autre côté du décor, il n'y rien , mais de ce côté-ci le départ est plus beau que l'arrivée, plus
précieux que la suite....:
Le paradis de la Bible c'est le jardin de FEden ou encore le 7eme cercle de l'enfer de DANTE ( VIRGILE faisant office de médiateur, conduit DANTE à BEATRICE-« Béatrice : celle qui rend heureux »-) ; c'est aussi la béatitude....
La béatitude : une notion à géométrie variable, presque inaccessible sur terre
----------- ..le bonheur éternel existe dans de nombreuses religions mais seulement dans un contexte
eschatologique( béatitude)
EXEMPLE LE SERMON SUR LA MONTAGE : «heureux ceux .... »
ici encore la religion développe le thème de « la porte étroite ........ .nous accédons à la béatitude
au ciel par le mérite d'une conduite vertueuse et par la grâce divine.....
---------- — même chez les mystiques les extases qui vivent un état proche de la béatitude , sont
passagères et leurs joies non continues: périodes intermittentes de « nuits obscures »- (les extases sont intermittentes, occasionnelles (l'âme ne reste jamais longtemps en repos) ; les extases surgissent par grâce divine et l'on retrouve ici le caractère aléatoire de Pétymologie du mot bonheur EXEMPLE emprunté à la mystique naturelle ; le néoplatonicien PLOTIN ne connut dans sa vie que 3 extases/enstases comme le rapporte son disciple PORPHYRE dans les Ennéades )
——-——-de même le bonheur concernant les joies suprêmes de l'esprit appelées « béatitude » par SPINOZA demeure une notion problématique : la « connaissance du 3enie genre » est censée être une vision synthétique ou « holiste » du monde en Dieu, un « nirvana » de la pensée qui s'éprouve davantage qu'il se prouve : cet « orgasme intellectuel » ne peut pas être expliqué mais il me semble trop idéal pour ne pas dire utopique... ;
b) le bonheur idéal se distingue du plaisir et de la joie terrestre
le mot bonheur est utilisé au passé ou pour l'avenir, mais très rarement au présent en raison de la difficulté ou plutôt de l'impossibilité de réaliser concrètement les conditions requises :
------- ——:„ en effet, le bonheur parfait se distingue d'abord du plaisir toujours
incomplet particulier et passager et « bienpromptement rassasie et dégoûte » ALAIN.:
Le plaisir est la plénitude immédiate charnelle, sensible du désir qui accède à sa réalisation,
un bien-être agréable essentiellement d'ordre sensible ; mais ce terme peut très bien concerner des
plaisirs de l'esprit, tel que le plaisir esthétique
——----------- le bonheur se distingue de la joie qui engage l'être tout entier mais qui n'est pas
forcément durable
a
la joie est le concept charnière entre le plaisir et le bonheur. En effet, la joie est la plénitude éclatante du désir satisfait ; autrement dit, le plaisir c'est le désir satisfait, la joie c'est en plus la pleine conscience de cette satisfaction
Mais ce dernier appartient encore à l'ordre du temps ; or le bonheur parfait se présente comme une sorte d'éternité....
On pourrait objecter, comme ROUSSEAU dans les rêveries d'un promeneur du promeneur solitaire, que l'intensité de la joie compense la courte durée, et que l'idée du bonheur ainsi que le souvenir qu'on en garde sont plus importants que la réalité : ROUSSEAU évoque son séjour de 2 mois à l'île saint-pierre en Suisse, dans une nature isolée, accueillante et paisible où il été « si véritablement heureux »....;
---------- —.„Mais le bonheur authentique - me semble-t-il- c'est encore davantage : le bonheur
apparaît plutôt comme un jugement nourri d'expériences de joie à travers un état transtemporel qui dure au-delà du présent, alors que la joie concerne une expérience spécifique du moment :
S'il existe, le parfait bonheur suppose qu'il soit durable . Un amour qui se
prolonge entre deux
personnes, le plaisir permanent de faire un travail qui vous plaît, de vivre
une passion. Et encore,
ces
choses ne sont pas éternelles. Il est évident que, si vous avez connu le
bonheur avec un être qui
vous
est cher et que cet être vous quitte ou disparaît, vous serez d'autant plus
malheureux, à la
mesure même de votre bonheur.
Le bonheur éternel - tout comme la jeunesse, l'amour, la santé, etc. - semble ne pas exister, on dit qu'il y a des journées réussies mais plus rarement des vies réussies.
2 pour SCHOPENHAUER 1788/1860 l'homme
est une conscience malheureuse parce qu'en
profondeur,
cette conscience se révèle comme « souffrance »_____________________
SCHOPENHAUER montre que désir et vouloir- vivre signifie souffrance ; la vie oscille comme un
pendule de droite à gauche , de la souffrance à l'ennui ; le paradis s'évanouit toujours et ce n'est qu'un mirage : « le mirage attrayant du lointain nous montre des paradis qui s'évanouissent, semblables à des illusions d'optique, une fois que nous sommes laissés prendre ; le bonheur réside donc toujours dans l'avenir, ou encore dans le passé , et le présent paraît être un petit nuage sombre que le vent pousse au-dessus de la plaine ensoleillée : devant lui tout est clair ; seul il ne cesse lui-même de projeter une ombre » le monde comme volonté et comme puissance. ^ Ainsi le bonheur, idéal inaccessible, ne possède pas de positivité ; pour SCHOPENHAUER, plus la conscience est aiguë, plus la souffrance est grande.
3 pour d'autres philosophes pessimistes,
le bonheur est inaccessible en raison d'une
conscience
toujours déchirée_______________________________________________
SARTRE et d'autres philosophes de l'absurde et de l'irrationnel, mettent l'accent sur le tragique qui nourrit le cœur de l'homme : ils observent le tragique d'une conscience humaine toujours déchirée ; Le bonheur paraît alors inaccessible parce que l'homme est conscience malheureuse, conscience déchirée jamais en unité, jamais en repos :
--------------------- —Pour HEGEL et SARTRE la conscience est principalement un mouvement de
négativité :
Un pur élan de transcendance ;
Une fuite infinie dans le temps, une non coïncidence ; la conscience n 'est jamais en repos :
SARTRE voit dans la conscience humaine, par opposition aux choses, une puissance de nier le donné ; si la nature et les choses coïncident avec elles-mêmes, au contraire, la conscience néantise tout donné , car elle est un trou d'être : le bonheur (statique) est donc un idéal inaccessible puisque la conscience n'est jamais en repos...
Le seul combat que l'homme doit assurer , ce n'est pas la poursuite du bonheur mais c'est de défendre toutes les formes de la liberté
------------------ Et même si « le bonheur est le répit de l'inquiétude avec des moments de joie »
dans les moments de joie intense, il y a parfois « comme une petite fêlure... »
EXEMPLE
Analyse de JANKELEVITCH vous êtes dans un endroit paradisiaque....et pourtant il y a comme
une petite fêlure, comme le suggère VERLAINE dans Clair de lune (Fêtes galantes)
Tout en chantant su le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune
Ils n 'ont pas l'air de croire à leur bonheur
--------- ———De même pour CAMUS(1913-1960) , la recherche du parfait bonheur est un combat
perdu d'avance ...compte tenu de la souffrance humaine : solitude, exil, persécution, trahison,
maladie et mort..
Cependant, il convient de nuancer ce thème existentialiste de l'absurde :
D'une part, dans le mythe de Sisyphe, CAMUS précise que l'homme peut échapper au nihilisme
absolu d'homme ne sera heureux qu'avec les hommes quand il se sera débarrassé de l'angoisse
inutile de son destin mortel et qu'il retrouvera sa grandeur dans l'acception d'une tache qui relève
de son libre choix ......
D'autre part, dans retour à Tipasa 1952 l'été 1954 et Noces 1938 , CAMUS retrouve à sa façon le lyrisme de la bonne nature de ROUSSEAU en évoquant de purs moments de félicité et de volupté dans la communion avec les éléments : l'homme n'a pas besoin des dieux pour trouver sa voie, il lui
suffit de contempler la terre baignée de soleil et de mer....
TRANSITION
. Faut-il admettre pour autant qu 'il y a une équation toujours évidente entre je pense, je souffre, je suis ?La quête du bonheur auquel tous les hommes aspirent est-elle vraiment un conibat perdu d'avance ?
2EME SENS : LE BONHEUR COMME SAGESSE
Beaucoup de philosophes antiques eudémonistes
admettent que le bonheur réside dans la sagesse :
que
devons nous comprendre dans ces termes ?__________________________________
Pour les eudémonistes le bonheur étant la visée de tout homme, il doit donc se révéler accessible et nous pouvons le construire
l)En effet, toute la philosophie antique reconnaît le bonheur comme son but mais à travers 2 types de doctrines :
^ conception métaphysique
conception sensible
A° conception métaphysique : « deviens ce que tu es »
le but de la philosophie est double : c'est à la fois la recherche de la vérité et le bonheur (ou la
conjonction des deux : la sagesse)
Pour les eudémonistes : le bonheur consiste à assumer pleinement notre vocation spirituelle, et trouver Pharmonie dans nos rapports entre corps et esprit
nous pouvons être en partie l'artisan de notre bonheur par une vie conforme à la raison: PLATON 428/348: le bonheur est l'harmonie dans nos rapports entre corps et esprit grâce à la vertu
ARISTOTE 384/322 :la recherche du bonheur est « le souverain bien » auquel tous les hommes aspirent ;
le bonheur le plus pur réside dans la connaissance car il faut vivre « selon la partie la plus haute de son âme » éthique à Nicomaque . En effet, Peudémonisme aristotélicien, privilégie l'esprit ou l'âme sur le corps : le bonheur est ce qui rend la vie souhaitable et complète ; le propre de l'homme étant l'activité de l'âme, elle est donc son bien propre ; le moyen d'y parvenir est la vertu (qui ne recherche pas le plaisir pour lui-même). « s'il est vrai que le bonheur est l'activité conforme à la vertu, la vertu la plus parfaite est Vactivité conforme à la partie la plus haute (contemplative) de l'homme qui possède quelque caractère divin ;.. nous devons nous rendre immortels dans la mesure du possible » Ethique à Nicomaque livre X
De même, pour les Stoïciens ,la sagesse réside dans l'accord de l'homme et des choses grâce à la raison : une école qui s'est déployée pendant 5 siècles d'abord en Grèce avec ZENON de Cithium jusqu'aux romains SENEQUE moins 4/65 (de la vie heureuse). EPICTETE 50/138, MARC AURELE 121/180 après JC (Pensées)
CONSEQUENCES:
une vie extrêmement ascétique (attitude jugée extrême critiquée par LA FONTAINE dans la fable
« le philosophe scythe » )
le bonheur est un objectif supérieur au plaisir : le bonheur se situe beaucoup plus haut qu'une
jouissance immédiate et passive,
le bonheur se révèle comme une vie conforme à la raison marquée par la sérénité et la tranquillité
spirituelle ;
LE STOÏCISME N'EST PAS ELOIGNE DU MESSAGE de SERENITE DU BOUDDHISME : le
bonheur est proche de Pataraxie ; « le bonheur ne consiste point à acquérir ou à jouir mais à ne pas
désirer » EPICTETE entretiens
B conception sensible :
A l'opposé de ce qui précède
------------ — chez les philosophes empiristes, on trouve l'importance de l'idée d'un bonheur
sensible, comme suite de plaisirs,....
mais toute philosophie hédoniste est amenée à prendre des précautions vis-à-vis de la souffrance et par suite, vis-à-vis des plaisirs qui risquent d'avoir pour conséquence la souffrance
---------- -les philosophes du bonheur sensible comme EPICURE 341/270 sont amenés à établir une
hiérarchie des plaisirs : plaisirs physiques comme boire et manger ; plaisirs de l'esprit et du cœur
comme l'amitié
et ils nous invitent à la modération dans la satisfaction de nos désirs physiques
EPICURE Lettre à Ménécée : le bonheur ne réside pas dans la recherche effrénée des plaisirs, ni
dans un renoncement pur et simple au désir, mais dans une satisfaction mesurée des désirs
sensibles
Relevons dans les Maximes l'importance de l'amitié désintéressée qui est une source de bonheur :
l'amitié est communion et source d'enrichissement personnel, un thème qui demeure toujours
d'actualité......
LA MORALE AUX DEPENS DU BONHEUR
toute la philosophie antique assimilait volontiers bonheur et vertu : le bonheur devient le but de
la vie à condition qu'il se valorise en s'identifiant avec la joie morale
le bonheur est-il toujours assujetti et valorisé par la morale ? Pas forcément
1) sur ce point l'hédonisme moderne ne rejoint que partiellement les doctrines morales antiques :
-------- ..... au XIX siècle, BENTHAM Jérémie 1748/1832 (déontologie 1843 )considère la
quantité des plaisirs , tandis que John Stuart MILL 1806/1873 ( de l'utilitarisme 1863) , par exemple, introduit la notion de qualité
Au XIXe. hormis l'utilitarisme anglo-saxon, la question du bonheur dans la philosophie est souvent relativisée, voire repoussée. Ce mouvement culmine chez NIETZSCHE , qui fait du bonheur un but mesquin d'homme faible. Comme nous le verrons ci-après
------------------- au XVIII0 déjà, il convient de préciser que le bonheur est la redécouverte du plaisir
comme valeur centrale...le « bonheur est devenu une idée neuve » comme le dit SAINT JUST en mars 1794 dans son rapport présenté à la Conventionné bonheur est née à Vépoque des Lumières qui valorise les plaisirs terrestres et rejette la chape de plomb de la culpabilité catholique et de l'austérité protestante ( EXEMPLE VOLTAIRE dans le mondain s'insurge contre l'ascétisme chrétien et proclame la primauté des plaisirs sensoriels)
2)——————au XVIII0 siècle encore, dans un tout autre contexte, quelques remarques sur LA
MORALE AUX DEPENS DU BONHEUR chez KANT :
KANT de religion protestante, affirme qu'il ne faut pas confondre la morale visée du bien, et la
sagesse, méthode du bonheur : le bonheur ne doit pas être le but direct de notre vie :
1er argument
Obéir à la loi morale exige que nous sacrifions parfois notre intérêt et notre bonheur .^Certes le bonheur n'est pas absolument exclu, à condition qu'il soit obtenu dans le strict respect de la loi morale. KANT affirme même qu'il y a un devoir d'être heureux, car un homme heureux sera soumis à moins de tentations et pourra plus aisément accomplir son devoir. Mais d'un autre côté, notre conscience est obscure à elle même, nous ne savons jamais si nous faisons le bien par devoir ou pour un motif intéressé, comme un désir de gloire. Dés lors, puisque celui qui fait le bien avec plaisir, peut aussi le faire par plaisir, et non par devoir, donc sans valeur morale, le seul moyen de se prouver à soi-même sa moralité sera de sacrifier son bonheur au devoir :
2 eme argument
En outre pour lui, il n'y a pas de passage possible entre l'ordre de la sensibilité et Tordre de la raison :
nous devons rechercher la vertu et la recherche du bonheur est sans rapport direct avec la vie morale
En effet, Pétymologie du bonheur évoque une rencontre favorable , donc une passivité, d'où la
critique de KANT : Prendre un sentiment pour mobile, c'est ouvrir la porte à l'intérêt sensible et
égoïste , « c'est ouvrir la porte au mal ».
Or la morale est bâtie sur l'impératif de la raison et non sur l'optatif.
Toutefois, la réflexion rationnelle fait de la recherche du bonheur un devoir indirect : nous devons
être digne du bonheur du point de vue de Dieu... en leur sens profond, les exigences morales
kantiennes excluent notre bonheur.
------------------- Rappel : Conceptions analogues déjà chez LUTHER, PASCAL
: ils partagent la certitude que l'homme est essentiellement mauvais, l'attitude religieuse est donc de renoncer à tout bonheur terrestre. JOB, le juste, est misérable et malheureux alors que des crapules sont florissantes. D'où la nécessité d'affirmer que la récompense de la vertu se fera plus tard, dans un autre monde , lors de la vie après la mort.
Beaucoup de religions chrétiennes semblent ainsi subordonner le bonheur de l'homme au respect désintéressé de la morale
3 EME SENS : le bonheur est la marque d'une activité réussie
même si la conscience n 'est jamais en repos /e bonheur est à la fois le dynamisme coextensif à une vie inquiète et la marque d'une activité réussie :
l)Un bonheur dynamique est inséparable de l'action et de l'effort : héroïsme généreux , don de soi à certaines valeurs ; en ce sens le bonheur semble bien le parachèvement de Vaction : la marque d'une activité réussie, éclatante de la joie de partager. Toutefois, cela n 'empêche pas que le
bonheur demeure le dynamisme coextensif à une vie inquiète : « notre bonheur ne consistera jamais .. dans une pleine jouissance, où il n'y aurait plus rien à désirer et qui rendrait notre esprit stupide ; mais un progrès perpétuel à de nouveaux plaisirs et de nouvelles perfections » LEIBNIZ
Principes de la nature et de la grâce fondés en raison
2) le bonheur dionysiaque :
à l'opposé de l'attitude précédente altruiste et morale, il convient de relever la conception très
originale et individualiste de NIETZSCHE :
Selon NIETZSCHE, le bonheur est bien jouissance dans Faction mais le vrai bonheur n'est pas celui du « dernier homme» ( Ainsi parlait Zarathoustra )
« l'homme du troupeau, décadent, malade, stérile », a peur de souffrir et cherche en toutes choses sécurité et garanties, il fabrique bonheur mesquin et prudent, idée d'une béatitude future apportée par Dieu .Or, il faut dépasser l'humain et inventer le surhumain, l'être fort, créateur de valeur, qui saura dire oui au monde, qui, par sa surabondance de force, consumera sa vie par tous les bouts, et acceptera de payer de grandes joies au prix de grandes souffrances, au lieu de chercher un petit bonheur tranquille.
la vie est peut-être bien déséquilibre permanent et saisie d'une souffrance ; néanmoins, le bonheur dionysiaque peut être atteint comme signe de notre activité, comme dynamisme même de la vie en n'écartant pas la souffrance qui est coextensive à la vie
le bonheur dionysiaque est conçu comme l'exaltation des sentiments, la course aux plaisirs, l'acceptation du vouloir vivre, de la volonté de puissance, l'oubli de soi dans la frénésie, l'enthousiasme, la volupté des émotions fortes et des sens exacerbés. Dés lors, le bonheur en perpétuel devenir, se constitue dans cet excès où le plaisir se fait souffrance et la souffrance plaisir, et où l'homme s'affranchit de ses limites en se disloquant avec ivresse dans le jeu du monde.
il s'agit de vivre intensément comme CARMEN(Bizet) ; tel est l'état dionysiaque prôné par NIETZSCHE
3) PLUS MODESTEMENT : LES « RECETTES » DU BONHEUR
A)Plus modestement et de façon ordinaire, le bonheur semble fait d'une tonalité concernant l'ensemble de l'existence :
II n'est pas la satisfaction de chacune de nos tendances, ou de leur totalité, mais la satisfaction résultant de l'orientation générale de notre vie en rapport avec un certain équilibre appelé bien-être
la satisfaction des tendances fondamentales de la vie pourrait se décliner en termes de bien être à travers un certain nombre de « recettes » qui font l'objet d'une littérature actuelle abondante :
En effet, sur l'un des principaux sites de vente en ligne, plus de 1000 titres français traitent du sujet ; s'y retrouvent des philosophes, des médecins, des psychologues.... tous unis pour nous rendre heureux, avec pour certains de véritables succès: le plaidoyer pour le bonheur de MATHIEU
RICARD, paru en 2000, s'est vendu à plus de 130 000 exemplaires rien qu'en poche/pocket
ou encore récemment les livres de ROBERT MISRAHI pour qui le bonheur est possible dans la
mesure où il est le fruit de notre décision ......ou encore Christophe André vivre heureux,
psychologie du bonheur( odile jacob 2003) basé sur le développement personnel : apprendre à s'accepter, vivre le moment présent....
B)quelles sont les recettes du bonheur conçu comme bien-être et joie de vivre ?
Bien être objectif Bien être subjectif
Les sciences humaines énumèrent les facteurs qui jouent un rôle important dans le bonheur ordinaire construit sur la joie de vivre :
Le Bien être est il lié à un trait stable de la personnalité ?
Le Bien être est ce un état variable dépendant des circonstances de l'existence , extérieures à l'individu (revenus financiers, relations sociales, santé/maladie) : Bien être objectif: une bonne santé, le confort matériel, la liberté d'expression
Mais aussi du Bien être subjectif : comment l'individu évalue son existence
LES RECETTES DU BONHEUR
Les relations sociales
Les gens mariés sont plus heureux que ceux qui vivent seuls( la causalité peut être à double sens : les gens heureux ont plus de chances de trouver un partenaire, avoir plusieurs amis, ) ils ont une meilleure santé.
L'âge : il n'est pas un facteur significatif ; peut-être la satisfaction de l'existence augmente elle avec le temps ?
Le travail : il donne un sentiment d'utilité ; il crée des liens avec d'autres personnes mais il peut également être cause de stress ou d'ennui.
La religion : elle augmente la satisfaction de l'existence : la personne trouve dans sa foi un sens à l'existence.
L'argent est un bon serviteur mais un mauvais maître
II ne fait pas le bonheur mais le manque d'argent peut faire le malheur( comme la santé)
Les pays riches se disent globalement plus heureux ; ils ont aussi des régimes démocratiques qui sont
un élément du Bien être
L'aspiration à la réussite financière constitue un Bien être moindre que le sentiment d'autonomie et
de solidarité familiale.
Intervient aussi la mentalité nationale : les habitants de culture collective (JAPON) éprouvent moins de Bien être que ceux des pays à culture traditionaliste où les normes autorisent plus facilement l'expression des émotions personnelles ou positives.
LES GENS HEUREUX N'ONT PAS D'HISTOIRE
Les personnes heureuses se caractérisent par :
Estime de soi
Sentiment de contrôler son existence <*•
Optimisme
Extraversion
Conséquences :
Ces personnes se concentrent moins sur elles mêmes
Sont moins hostiles
Sont plus aimantes
Ont plus confiance dans les autres
Plus prêtes à pardonner
Les personnes considérées par leurs proches comme heureuses sont également celles qu'ils perçoivent comme altruistes.
CONCLUSION ne pas le rechercher pour lui-même, nous risquerions de le manquer
nous savons que
Le parfait bonheur n 'est pas l'immédiateté du repos ni la simple jouissance ;
Peut-être davantage, la maîtrise par la raison et la fermeté spirituelle : un bonheur pourrait se
profiler comme un accord de l'homme et des choses grâce à la raison mais difficilement :
le bonheur comme conquête spirituelle s'avère difficile compte tenu des aléas de la chance et de
notre condition charnelle(« l'esprit est vif mais la chair est faible »).
en outre, la vie humaine est souvent une coïncidence difficile avec soi-même en raison d'une « mauvaise conscience » inhérente à notre condition .
Toutefois, le bonheur ordinaire semble le parachèvement de l'action :la marque d'une activité réussie, éclatante de la joie de partager :un bonheur dynamique inséparable de l'action et de l'effort : l'héroïsme généreux, le don de soi à certaines valeurs.
Selon ALAIN, le bonheur le plus enviable est celui qui s'identifie avec le sentiment de vivre et
d'agir « le bonheur c'est la saveur même de la vie ....Agir est une joie Toute la vie est un chant
d'allégresse ».
Ceci dit, pour ma part je ferai mienne le précepte de PIEXII: « ne pas vivre forcément heureux mais avoir la joie de bien faire ».
fAurevilly.]
Fiche philo
BONHEUR
(etym. latin bonum augurium, « bonne chance », « bonne fortune »)
1) Sens ordinaire : Etat de satisfaction stable et complète, par opposition un plaisir, irrégulier et inconstant.
2) Philosophie :
a) Chez les anciens en général : état de bien être et de plénitude qui constitue la fin, ou l’une des fins, de l’action morale. La doctrine « eudémoniste » associe la vertu et le « Souverain Bien », c’est-à-dire le bonheur obtenu par la voie de la sagesse
b) Chez Aristote : le bonheur est lié à la réussite de l’activité, et l’activité la plus humaine étant l’intelligence, c’est elle qui est à même de nous procurer le bonheur suprême
c) Chez Epicure : le bonheur du sage, qui est à réaliser en ce monde, consiste en un savant dosage des plaisirs, parmi lesquels ceux de l’esprit sont toujours à privilégier
d) Chez les stoïciens et Descartes : le bonheur est l’accord entre nos désirs et l’ordre du monde. Etant donné que l’ordre du monde ne dépend pas de notre volonté, il faut essayer, autant que possible, d’y adapter conformer nos désirs
e) Chez Kant : l’existence des hommes n’est pas orientée vers le bonheur comme vers un but suprême, même si tous les hommes aspirent naturellement au bonheur. En tant que satisfaction complète et permanente de toutes nos inclinations, le bonheur reste un « idéal de l’imagination » c’est-à-dire un objectif non seulement irréalisable mais même insensé (il est inconcevable de satisfaire toutes nos inclinations à la fois et en même temps !). Tout homme peut donc saisir le bonheur comme une chance, un hasard inattendu, mais c’est une erreur de croire que le bonheur pourrait constituer un objectif moral : mon bonheur propre ne peut devenir une loi que si j’y inclus celui des autres, or il ne peut y avoir à cet égard que des règles générales, mais aucune loi universelle. Tout ceci ne signifie pas, que pour Kant, chacun doive renoncer aux exigences du bonheur, mais seulement que « la morale est la doctrine qui nous enseigne non comment nous devons nous rendre heureux, mais comment nous devons nous rendre digne du bonheur »
f) A la suite de Kant, les modernes sont souvent très réservés à l’égard du bonheur (en tant qu’idéal moral), qui leur paraît soit suspect soit hors de portée. Vladimir Jankélévitch lui oppose la « joie » qui est sentiment pur et intense mais, pour cette raison même, éphémère. Freud pour sa part, aime citer ces vers de Goethe : « Tout dans le monde se laisse supporter/ Sauf une série de beaux jours ».
Le bonheur au Café-Philo
Vendredi 30 janvier à 20 heures 30, vous pourrez venir débattre avec Dominique Crépin sur le thème : "Le Bonheur".
Vous serez accueilli avec gentillesse par Fernandes
Lino dans son établissement "Couleur Café" Place de la Halle à
Gramat.
Si le bonheur pose problème à la philosophie c'est parce que l'idiot ou
l'ignorant eux aussi peuvent paraître heureux, c'est également parce que
l'opinion de la foule pose le bonheur comme la fin ultime de toute existence
humaine. La question est donc de savoir si l'idiot ou l'ignorant peuvent
vraiment être heureux et si ce que la foule appelle bonheur est digne de ce
nom. Mais ce qui nous intéresse ici c'est le bonheur humain, le bonheur de
celui qui en tant qu'homme ne se satisfait pas d'une nature animale qui lui est
donnée, mais se doit de réaliser sa nature d'homme qui est à conquérir.
Alors
venez nous rejoindre.
L'atelier d'écriture a élu sa reine
L'atelier
d'écriture a élu sa reine
Le
mardi 6 janvier après deux heures intensives à concocter des textes à partir de
mots, des définitions parfois un peu burlesques de mots pour confectionner un
dictionnaire, ou à élaborer des haikus, les 12 participants à l'atelier
d'écriture de la médiathèque de Gramat, ont tiré les rois. Après la nourriture
intellectuelle, ils ont pratiqué l'art de la nourriture terrestre en dégustant
une délicieuse couronne façon tropézienne accompagnée d'un verre de crémant de
Loire, offert par l'animatrice Marie-Claude Varechon
Atelier criture du 6 jenvier 2009
Après les fêtes de fin et de début d'année, nous voici à nouveau réunis autour de Marie-claude, l'animatrice de cet atelier.
Nous devions penser à un nom pour concrétiser cet atelier. Plusieurs propositions :
· Mots et merveilles
· Entre Mots
· Encre et Plume
· Mots en folie
· Mes lits mes mots
· Jongleur de mots
· Au fil des mots
· Des lèvres à la plume
· Ecrits Lot
· Accroche mots
· Page blanche, pagne noire
Pas de décision, nous réfléchissons encore jusqu'à la prochaine réunion.
1 –LE DICO
Délire :
· Des lires et des rêves nous conduisent au délire (MD)
· Un animal qui n'est pas sur le dos mais avec deux noires font dodo (BJ).
· Une comptine permettant aux parents d'endormir leurs enfants en douceur (BJ).
Dodo :
· Dos à dos pour un gros dodo. Do, ré, mi, do une berceuse pour le gros dodo des enfants (MD).
· Un ensemble d'instruments mettant en transe les anciens, car en écoutant du lyre ils déliraient auprès de leurs nobles dames (BJ).
· En faisant dodo je délire sur ma journée passée à l'atelier d'écriture (BJ).
2 – LE TAROT
Chacun choisit une carte de tarot et doit écrire un texte inspiré par cette carte.
Je choisis le Soleil – réjouissance – éclaircissement –
satisfaction.
Le soleil brille mais il semble triste et pensif. Ces enfants en attendent tant de chaleur et de bonheur. Il est source de vie et ses rayons vont leur apporter la force de vaincre. Il va les aider à percer les mystères et leur donnera le pouvoir de rayonner sur le monde. Sous le soleil la vie semble douce et légère. Mais, depuis qu'il réchauffe le monde il sait que tout n'est pas réjouissance et satisfaction. Il est la source de l'énergie (MD).
Un jour ma voisine en m'offrant le café m'a dit : si je vous disais votre avenir ! Elle sortit un jeu de tarot, me demandant de désigner une carte. Le bateleur est apparu. Carte au graphisme simple mais assez précise par ses détails, aux couleurs neutres., non agressives, avec un parchemin sur lequel était écrit : Création, Invention, Renouveau. N'écoutant plus ce que me disait ma voisine, mon esprit s'est mis à vagabonder car il avait saisit CIR. Mais de quel sire il s'agissait ? Ce très haut personnage de notre histoire, cette personne que nous respections Outre Manche, ou cette matière qui permet de confectionner entre autres des personnages et tout se retrouvait dans le bateleur car la création pour l'utilisation de la cire, l'invention pour le très haut personnage et le renouveau pour l'homme respecté. Mais, oui dans tous les cas le bateleur leur correspondait bien, il savait nous vendre leurs produit respectif et nous mouler dans les personnages de cire qu'il poussait sur leur échiquier. Mais que faisais-je dans cette pièce, où me situais-je ? D'un seul coup, je suis revenu à la réalité et ma voisine m'a remercié de ma grande patiente à l'écouter (BJ).
Incroyable !!! l'imagination de certains qui nous écrivent des textes très émouvants, presqu'une nouvelle …….
3 – LE LOGO RALLYE
Une liste de mots à insérer dans l'ordre dans un texte : marches – soldat – citrouille – chaussures orthopédiques - jacinthe – croisière – miroir.
· Du haut du grand escalier avec ses larges marches arrive une troupe de soldats à l'accoutrement bizarre. En guise de chapeau une citrouille, en guise de bottes des chaussures orthopédiques ! Mais d'où viennent-ils, une jacinthe à la main ? D'une triste croisière de l'autre côté de océan. Les combats ont été difficiles, ils y ont laissé la raison, oubliant de questionner le miroir, mais heureux de retrouver ce cher Pays de leur enfance (MD).
· En faisant leur marche, les soldats avec leurs habits couleur citrouille et leurs chaussures orthopédiques ramassaient dans un parterre une jacinthe qui leur rappela leur croisière sur une mer lisse comme un miroir (BJ).
· En haut des marches du palais les soldats regardaient passer un pauvre hère en forme de citrouille avec des chaussures orthopédiques, tenant une jacinthe à la main ! Celui-ci revenait d'une pathétique croisière qu'il avait faite devant son miroir (BJ).
4 – ECRIT COLLECTIF
Marie-Claude nous propose d'écrire un récit collectif qui fera l'objet d'une publication à la fin de la saison.
Il nous faudra définir le genre : nouvelle, conte, pièce de théâtre, ou avec le support d'une photo.
Une personne débute un texte, une deuxième écrit une suite et ainsi de suite.
Pour la prochaine réunion, Marie-claude nous amènera des photos, c'est ce qui semble le plus simple pour un premier essai…
Et l'après-midi se termine par des
Haïkus :
Le haïku (俳句, haiku?), terme créé par Shiki Masaoka
(1867-1902), est une forme poétique
très codifiée d'origine japonaise,
à forte composante symbolique, et dont la paternité est attribuée au poète Bashō (1644-1694).
Le haïku tire son origine du tanka
(ou waka, voir
précisions sur l'article), terme de poésie traditionnelle japonaise. Il s'agit
d'un petit poème extrêmement bref visant à dire l'évanescence des choses.
Encore appelé haïkaï (ou hokku, son nom d'origine), ce poème comporte
traditionnellement 17 mores écrits verticalement.
Les haïkus ne sont connus en Occident que depuis à
peine plus d'un siècle[réf. souhaitée]. Les écrivains
occidentaux ont alors tenté de s'inspirer de cette forme de poésie brève. La
plupart du temps, ils ont choisi de transposer le haïku japonais, qui
s'écrivait sur une seule colonne sous la forme d'un tercet de 5, 7 et 5 pieds pour les
haïkus occidentaux. Quand on compose un haïku en français, on remplace en
général les mores par des syllabes ; cependant, une syllabe française
peut contenir jusqu'à trois mores, ce qui engendre des poèmes irréguliers.
À titre d'exemple, voici l'un des plus célèbres
haïkus japonais, écrit par un grand maître, Matsuo Bashō :
Un vieil
étang,
Une
grenouille saute,
Le bruit
de l'eau.[1]
L'original japonais est :
furuike ya
(古池や)
(fu/ru/i/ke ya): 5
kawazu tobikomu
(蛙飛込む)
(ka/wa/zu to/bi/ko/mu): 7
mizu no oto
(水の音)
(mi/zu no o/to): 5
(5-7-5, soit 17 mores)
Ce haïku est celui que l'on présente le plus
lorsqu'il s'agit d'expliquer ce qu'est un haïku. Il en existe de multiples
traductions. C'est surtout le troisième vers qui pose problème. Les onomatopées
étant difficilement traduisibles, de nombreux haijin (poètes pratiquant
l'art du haïku) préfèrent « le bruit de l'eau » à « un ploc dans
l'eau ».
Corinne Atlan a même proposé une
traduction différente en s'attachant plus à un effet visuel, « le trouble
de l'eau », qu'à un effet sonore[2] .
Nos œuvres :
Vert, jaune, rouge.
Jolies fleurs de printemps
Explosion de joie (MD)
Un soleil d'or,
Inondant un patio
De sa chaleur. (BJ)
Eau trouble pourquoi
Empêches-tu mon beau visage
De resplendir. (BJ).
Et ce bon moment se termine par le partage d'une couronne des rois.
Coup de coeur 25 novembre 2008
Le temps des échanges
Un vrai temps d'automne, pluie et vent, pour cet après-midi du 25 novembre 2008. Cela n'a pas empêché les lectrices et lecteur de se réunir une nouvelle foi autour d'Hélène pour échanger à propos de leurs dernières lectures.
Liste des livres présentés :
- Piège berbère – Dan Chartier
Commentaire - Très bon
policier, relatant en même temps la complexité d'un enfant issu d'un couple
multi racial et dont le père a disparu.
- Baron Virgule – Brigitte le Varlet
Commentaire – Roman
plaisant à lire, avec une analyse de différents milieux sociaux. Savoir si la
femme doit être passive et dévouée ou pas à son mari.
- Une très vieille petite fille – Michel Arrivé
Commentaire – Histoire
étrange. Une vieille dame de 91 ans espère atteindre l'immortalité en
désécrivant ? Il met en parallèle la vie présente et le passé durant la
dernière guerre. Des tribulations croustillantes d'ironie, de dérision, de
légèreté et de tendresse. Elle ne résiste pas aux tentations de la vie, telles
les pblicités, et succombe à des caprices de petite fille.
- La Servante – Louis-Olivier vitté
Commentaire – Un roman
sans surprise. A la fin du XXème siècle, Quiterie à 13 ans est placée dans une
famille bourgeoise. Elle devient une "servante" exemplaire et
inévitablement tombe amoureuse du fils de la maison. Un amour partagé mais
contrarié par sa mère. Que de péripéties avant de trouver le bonheur en donnant
naissance un fils accepté par son père mais rejeté par sa grand-mère. Une très
belle description de la vie et des mentalités de cette époque ainsi que de la
vallée de la Dordogne avec ses gabares et le transport du bois. Ce livre est le
premier d'une trilogie.
- Le commandant d'Auschwitz parle – documentaire
– Rudolf Hoess
- La mort est mon métier – Robert Merle –
même sujet que le présent mais romancé.
- La porte des enfers – Laurent Gaudé
Fumiers et Compagnie – Tom Sharpe
- La jeune fille et le philosophe – Frédéric
le Normand
- Je l'appelais Monsieur Cocteau – Carole
Weisweller
- La cathédrale de la mer - Falcones Ildefonso (Auteur), Anne Plantagenet (Traduction)
- Le rapport de Brodeck – Philippe Claudel
- La Route – Cormac McCarty
- Syngue Sabour - Atiq Rahimi
- La Cucina - Lily Prior
La Cucina de Lily Prior, ruisselle de gourmandise et d’odeurs. Rosa, véritable Botero ambulant, vit en Sicile dans une famille attachée à la terre, empreinte de Mafia et tirant parfois vers Freaks. Sa façon de s’échapper de tout : cuisiner, jusqu’à plus soif… Tous les chapitres sont imprégnés de cuisine sicilienne, avec les légumes en abondance, les viandes bien grasses, les saveurs et les odeurs.
Mais c’est aussi et surtout le côté infiniment sensuel et drôle de Rosa mis à jour peu à peu qui vous retient dans ce monde d’abondance. La trame en elle-même est très bien menée mais je préfère que vous la découvriez par vous-même !
- Une profonde affection - France Fyfield
- Les demoiselles de Provence - Patrick de Carolis
La Provence
du XIIIe siècle, pays de troubadours, est une terre très disputée.
Mais à force de courage et de ténacité, Raimon Bérenger V en a fait un comté
souverain. Son épouse, la séduisante Béatrice de Savoie, lui a donné quatre
filles: Marguerite, Eléonore, Sancie et Béatrice, bercées par le chant des
cigales. Leur beauté, leur éducation et leur vertu vont assurer à ces
demoiselles les plus hautes destinées: par alliances, elle vont régner sur
quatre des royaumes les plus convoités d'Europe Malgré les ors et les fastes
des cours royales elles vivront au rythme des guerres et des croisades qui ont
déchiré leur temps. Leur destin respectif et leurs secrets les conduiront de la
Provence à l'Angleterre en passant par la vallée du Rhin, Aigues-Mortes ou
Naples, et même en Orient, de Tunis à la Terre sainte.
- On ne pas être heureux tout le temps – Françoise Giroud
- Les étoiles froides - Michel del Castillo,
- Noces barbares - Yann Queffélec
- Agnès Sorel - René Maury
- Roman des îles bretonnes - Anatole Le braz
- Simone Veil - Maurice Szafran
- La louve du Mervent – Michel Ragan
Tête-de-Loup, le fils des Dochâgne des Mouchoirs Rouges de Cholet est un petit métayer aspiré par la vie
libre des bois de Vendée. Remonté par les agents de la Duchesse de Berry il se
lance dans la Chouannerie pour mettre au pouvoir le petit Henry V, dernier
Bourbon exilé à Prague alors que Louis-Philippe règne sur une France qui
s’embourgeoise.
- Les déferlantes - Claudie Gallay
La Hague... Ici on dit que le vent est
parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en
pointe du Cotentin vit une poignée d'hommes. C'est sur cette terre âpre que la
narratrice est venue se réfugier depuis l'automne. Employée par le centre
ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux
migrateurs. La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de
grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à
moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. D'autres, au
village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père,
l'ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent.
L'histoire de
Lambert intrigue la narratrice et l'homme l'attire. En veut-il
à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun
semble avoir quelque chose à taire.
- Le lièvre Vatanen - Arto Paasilinna
Les aventures cocasses de Vatanen et de
son lièvre permettent de faire un beau périple en Finlande, en riant souvent
... et sans attraper froid. » (Samuel Holder, 11 janvier, extrait de Culture-Révolution)
Ce
roman est paru à Helsinki en 1975 sous le titre Jäniksen vuosi, il a été
traduit en français en 1989 par Anne Colin du Terrail. En 1977, il a fait l'objet d'une adaptation cinématographique sous le même
titre mise en scène par Risto Jarva.
- Le tableau du Maître Flamand - Arturo Pérez-Reverte
Tout débute lorsque Julia, restauratrice
de tableaux découvre une inscription cachée sur un tableau intitulé La partie
d’échecs et qui date de 1471. Cette inscription soit : QUIS NECAVIT
EQUITEM? Qui, traduit en français, signifie Qui a tué le chevalier? Cette
découverte sera le début d’une intrigue policière, car dès ce moment, plusieurs
morts mystérieuses surviennent et créent un lien avec ce tableau, bien que cinq
siècles séparent les deux épisodes. On découvrira, par la suite, que la partie
d’échecs que l’on aperçoit sur la toile du même nom, semble être en lien direct
avec ces meurtres.
Le livre a inspiré le film Qui a tué le chevalier de Jim McBride
(1994).
- Le peintre des batailles - Arturo Perez-Reverte
Le tableau du maître flamand a donné à
Pérez Reverte sa notoriété d’écrivain ; L’écrivain revient à la peinture dans
son nouveau roman. Roman ou analyse de l’auteur sur son propre parcours ?
Quels liens l’unissent à Faulques, son héros ? Voici un ouvrage fort, par
les sentiments qu’il exprime, par les analyses profondes, les introspections
qu’il suscite…
Auteurs recommandés
Elizabeth George est née aux États-Unis le 26
février 1949, dans l'Ohio, et a passé son enfance en Californie. Diplômée en
littérature anglaise et en psychopédagogie, elle a enseigné l'anglais pendant
treize ans, avant de se consacrer à l'écriture. Dès son premier roman, Enquête
dans le brouillard (Grand Prix de littérature policière en 1988), elle s'impose
comme un brillant auteur de policiers "à l'anglaise". Elle est
l'auteur de dix romans, qui ont tous pour cadre la Grande-Bretagne, et mettent
en scène les enquêtes de l'inspecteur Thomas Linley et de sa fidèle adjointe le
sergent Barbara Havers, attachés au prestigieux département de police criminelle
de Scotland Yard. Imprégnée de culture anglaise depuis son adolescence, cette
Américaine connaît parfaitement l'histoire et la culture britanniques, et
séjourne régulièrement en Grande-Bretagne pour faire les repérages nécessaires
à la construction de ses romans.
(Autopsie d'un assassinat– Meurtre en rouge)
Patricia Wentworth, pseudonyme de Dora Amy Elles, est née en 1878 à Mussorie (Inde). C'est à la suite d'un concours organisé par le Daily Mail, en 1923, que le public découvre les romans policiers de Patricia Wentworth, déjà connue pour ses ouvrages historiques. Cinq ans plus tard, elle crée un détective hors du commun : Miss Maud Silver. Prototype du Armchair Detective, Miss Silver, tout comme sa cadette Miss Marple (qui ne verra le jour qu'en 1930, sous la plume d'Agatha Christie), est une délicieuse vieille dame douée d'un don d'observation hors pair. Héroïne d'une trentaine d'intrigues, Miss Silver assurera dès lors la renommée de Patricia Wentworth, décédée en 1961.
Prochain rendez-vous 12 décembre 2008.
Atelier écriture 4 novembre 2008
Pour ce deuxième ateliers d'écriture, 16 personnes se sont réunies autour de Marie-Claude Vacheron et Hélène Neveu.
1er exercice : Nous avons écouté un morceau de musique – Les loups sont entrés dans Paris – Serge Régiani.
Je retiens : Nuit – sauvage – paysage – loup – peur.
Le loup qui hante la nuit des forêts et envahi le paysage ; lui qui fait si peur aux engfants et aux grands, n'est pas aussi sauvage que cela. Naturellement, il peut aider son prochain et devenir doux comme un agneau. Pourquoi fait-il si peur ?
Babioles : Petits riens qui procurent de grands bonheurs.
Babouche : Pour le confort du pied et la rêverie.
Babouche : Est le résultat de la forme inférieure du visage
aussi appelée menton (BJ).
Un tatouage de deux cœurs
Se mourraient d'ennui.
Le ruisseau vif froid
Baigne de son eau claire
L'éclosion des fleurs
Elle – une femme âgée aux cheveux teints en noir d'encre.
Elle – a un diadème en strass.
Elle – arrive de chez sa cartomancienne.
Un après-midi d'automne une vieille dame est assise au coin du feu, elle se meure d'ennui. Comment apporter un peu de gaité à cette journée ?
Un peu de folie. Tout d'abord, se teindre les cheveux en noir encre et puis aller demander conseil à sa voisine cartomancienne.
Je vois un rayon de soleil qui va transformer cette journée. Mais comment ? Pourquoi ne pas aller à la fête foraine. C'est décidé, la vieille dame se met à rêver à une belle rencontre. Elle enfile son manteau et se coiffe d'un diadème en strass. A la fête foraine, sous la grande roue, son regard reste figé sur un jeune homme ; il porte de grandes lunettes et des baskets usagers. Elle s'approche et lui demande d'où il arrive. Les jeux Olympiques de Pékin. Mais pourquoi cette flûte de pan ? J'ai rendez-vous avec une jeune fille et c'est un signe de reconnaissance. Et vous, ce diadème, à cet endroit ? Aujourd'hui, je suis la reine de la fête !
Le temps passe, la jeune fille n'arrive pas. La vieille dame sourit de la voir dans cet accoutrement. Lui se console, il est heureux de lui avoir apporté un peu de bonheur.
Rendez-vous le mardi 2 décembre.